Je suis doctorante au département d’histoire de l’Institut universitaire européen de Florence, en Italie. Mon travail porte sur les relations de propriété et les économies morales dans les quartiers d’habitation de masse urbains de la fin de l’ère soviétique. Pour cela, j’ai mené des recherches sur le logement et la socialité urbaine à Saint-Pétersbourg, Kiev et Riga. En plus de l’histoire sociale et des études urbaines, je m’intéresse à la théorie queer et féministe, au cinéma et à l’anthropologie visuelle.
Énoncé du projet :
Une modernité peu commune : logement de masse, l’économie morale et le changement social urbain à la fin de la période soviétique et après
Ma thèse adopte une perspective de logement pour raconter une histoire plus vaste de l’urbanisation et de l’industrialisation soviétiques, de l’effondrement de l’Union soviétique et des transformations néolibérales à Riga. Je m’intéresse à la vie située des gens ordinaires qui ont emménagé et vécu dans des immeubles d’appartements de la fin de l’ère soviétique au cours des années 1970, 1980 et 1990. Ces immeubles d’appartements abritaient des ouvriers, qui venaient travailler pour les entreprises soviétiques à Riga. De nombreuses personnes venues d’autres républiques soviétiques se sont installées dans ces quartiers nouvellement construits à la recherche d’un emploi, d’amitié, d’une vie communautaire et familiale et ont continué à y vivre tout au long des années 1990. L’objectif du projet est de découvrir les relations de classe, de famille et de genre à la fin de la période soviétique, comment elles ont évolué dans les années 1990 après la fermeture des entreprises soviétiques et le passage à une économie de marché, et comment ces relations sont liées à l’utilisation et à l’entretien de l’espace public et de l’environnement bâti. Je m’appuie sur diverses sources, telles que des entretiens d’histoire orale avec des habitants lettons et russophones des quartiers, des articles de journaux, des photographies, des films et des documents administratifs. En fin de compte, le projet démontre que différents types de relations sociales étaient intrinsèquement des relations de propriété. Elles sont issues d’histoires différenciées de dépossession, d’un accès inégal aux ressources, au travail et aux opportunités de reproduction sociale et de différents récits sur le mérite.