Sona Baldrian est une chercheuse indépendante basée à Erevan, en Arménie. Son travail explore les transformations néolibérales de l’Arménie post-soviétique dans le cadre d’études critiques du développement, en se concentrant sur la manière dont l’idéologie du développement façonne l’économie politique et morale du pays. La méthodologie féministe, en particulier l’histoire orale, est au cœur de ses recherches. L’article le plus récent de Sona, Interweaving Story and Theory : Confronting Anti-Feminism and Anti-Genderism in the NGOized Women’s Movement in Armenia, a été publié dans Politikon : The IAPSS Journal of Political Science. Par le biais de l’auto-ethnographie, elle réfléchit de manière critique à ses expériences au sein du mouvement féministe arménien organisé en ONG après le changement de régime de 2018 qui a marqué le début d’une nouvelle ère de démocratisation libérale. Elle travaille actuellement sur deux manuscrits. Le premier retrace la désindustrialisation et la restructuration économique d’un quartier d’Erevan à travers des entretiens d’histoire orale avec sa mère, qui y a vécu et travaillé, mettant en évidence les impacts sexués de la désindustrialisation. Sona a présenté cette recherche lors de la conférence DéPOT 2024 sur le genre, la famille et la désindustrialisation. Son deuxième manuscrit examine l’éthique de l’histoire orale de crise, sur la base d’un entretien de groupe avec des chercheurs documentant le conflit du Nagorno-Karabakh, en abordant les défis éthiques dans des contextes de recherche hautement politisés. Sona est titulaire d’une maîtrise en sciences politiques et affaires internationales et d’une licence en commerce de l’Université américaine d’Arménie.

Énoncé du projet:

A Voice Out Of A Maddening Silence: Deindustrialization And Erosion Of Women’s Social Citizenship In Post-Socialist Armenia

Ce projet utilise l’histoire orale féministe pour examiner la désindustrialisation et les transformations néolibérales dans l’Arménie postsocialiste à travers les expériences vécues par ma mère, Kariné, une travailleuse de la santé issue de la classe ouvrière. Le point de vue de Kariné offre un aperçu crucial de la désindustrialisation de son quartier industriel, où elle travaillait comme infirmière dans une clinique publique. En situant son récit personnel dans le contexte plus large des changements économiques et politiques survenus en Arménie depuis le début des années 1990, le projet aborde de manière critique l’ère soviétique, son effondrement et la période post-soviétique. La recherche aborde des thèmes tels que la citoyenneté sexuée, les droits des femmes en matière de travail et les implications sociales de la désindustrialisation, et conclut que le processus a laissé un impact durable et traumatisant sur la société arménienne.