Doctorant contractuel en 3ème année à l’Université de Lorraine, Théo Georget réalise actuellement une thèse en histoire contemporaine sur les luttes populaires à Longwy en contexte de désindustrialisation de 1979 à 1984. Il est également chargé de cours à l’Université de Lorraine en histoire économique et sociale contemporaine. Son travail de recherche porte tant sur les modes de résitance des populations impactées par la désindustrialisation que sur les effets de ce processus sur les modes de vie ouvrier, dans une région, la Lorraine, dont l’histoire récente est profondément marquée par le développement de l’industrie minière et sidérurgique. Les questions suscitées par cette recherche font écho à des réflexions très contemporaine telles que la montée de l’abstentionnisme et du vote d’extrême-droite dans les territoires post-industriels, l’apparition de nouveau mouvement de révolte ou encore la recomposition du mouvement ouvrier. Des événements aussi variés qu’une réflexion personnelle sur la trajectoire ouvrière d’une partie de sa famille, la lecture de plusieurs romans ayant pour théatre des territoires post-industriels et le surgissement du mouvement des Gilets Jaunes en France l’ont amené en 2018-2019 à élaborer ce sujet de recherche.
Énoncé de projet
« Les mondes ouvriers du bassin de Longwy à l’épreuve de la désindustrialisation (1979-2003). »
Ce travail de recherche interroge les conséquences de la restructuration industrielle, et en particulier le déclin de la sidérurgie, sur les mondes ouvriers du Pays-haut. Des mondes ouvriers aux ramifications internationales qui se sont structurés pendant plus d’un siècle autour du travail du fer et qui se trouvent profondément bouleversés par les mutations économiques et sociales des années 1980 et 1990. Il s’agit également de restituer les modes de résistance ouvrière qui se sont développés localement en réaction à ces processus de restructuration industrielle. En effet, les différentes luttes ouvrières qui ont rythmé ce cycle historique sont marquantes à plus d’un titre. L’enjeu est alors de porter le conflit en dehors du lieu de travail et de manière spectaculaire afin de le rendre plus visible aux yeux du reste de la population et lui donner une écho médiatique et permettre ainsi au mouvement ouvrier d’établir un rapport de force non seulement avec le patronat, mais aussi avec l’Etat. Il s’agit enfin de se pencher sur la culture politique des commuanutés ouvrières mobilisées et sur les dissensions qui peuvent les travailler en interne.