Chercheur postdoctoral, James Pattison est titulaire d’une bourse de l’Economic and Social Research Council (ESRC). Il travaille sous le mentorat de James Rhodes au sein du Département de sociologie de l’Université de Manchester. Il a précédemment occupé un poste d’enseignant à l’Université Trent de Nottingham. Il était auparavant étudiant à la School of Sociology and Social Policy de l’Université de Nottingham, où il a décroché un baccalauréat en sociologie (première classe) en 2014, une maîtrise en méthodes de recherche financée par l’ESRC (distinction) en 2015 et enfin un doctorat en sociologie également financé par l’ESRC en 2020. En tant que chercheur, Dr. Pattison s’intéresse à la sociologie urbaine, et en particulier à la désindustrialisation, aux migrations, à la revitalisation, à la stigmatisation territoriale ainsi qu’à l’évolution des formes d’emploi. Ses travaux s’appuient sur les débats relatifs au lien entre race et classe, capitalisme racialisé et racialisation, ainsi que sur l’incidence de ces liens dans les petites villes postindustrielles qui ne font guère l’objet d’analyses axées sur la sociologie urbaine. Dr. Pattison s’intéresse aux méthodes de recherche qualitatives (en particulier à celles touchant l’ethnographie et la recherche visuelle) et possède une expérience en la matière. Il a collaboré au fil de ses travaux avec tout un éventail d’organisations : syndicats, centres d’aide sociale, associations communautaires, etc.
Énoncé de projet :
« Left behind? Precarity, stigma and migration in a post-industrial colliery town » (laissés de côté? Précarité, stigmatisation et migrations dans une ville houillère postindustrielle)
Au cours de la dernière décennie, les villes houillères postindustrielles de la Grande-Bretagne ont été au cœur du débat populaire et politique. Cela a été tout particulièrement le cas dans le contexte du Brexit, ainsi qu’à l’occasion des élections de 2019 marquées par la conquête par les conservateurs de sièges longtemps détenus par les travaillistes. Les travailleurs des villes précitées sont souvent qualifiés de « laissées de côté », mais cela ne fait tacitement référence qu’à une tranche étroite de la classe ouvrière, composée de Britanniques de race blanche. Cela fait oublier à quel point les inégalités structurelles associées au fait d’être « laissés de côté » touchent également les migrants et les minorités ethniques. Cette référence tacite véhicule au fond la perception voulant que les travailleurs britanniques blancs soient les premières victimes de la restructuration néo-libérale. Dans le cadre de son doctorat, il a employé une approche ethnographique fondée sur de multiples méthodes pour étudier les classes, les races et les migrations au sein de l’ancienne petite ville houillère relativement isolée de Shirebrook, dans le Derbyshire au Royaume-Uni. Une partie du travail de revitalisation destiné à compenser les conséquences de la fermeture de la mine de charbon a consisté à relocaliser à Shirebrook un entrepôt de distribution d’un grand détaillant d’articles de sport. Cette relocalisation a suscité des controverses qui ont fait grand bruit à propos des piètres conditions de travail de la main-d’œuvre de l’entrepôt en question, majoritairement composée de migrants venus d’Europe de l’Est. Le gouvernement central et les autorités locales ont de manière complice présenté l’immigration comme la cause principale des problèmes sociaux de Shirebrook, fermant les yeux sur les problèmes structurels comme le travail précaire et la pauvreté. De même, les autorités locales ont assimilé les problèmes de Shirebrook à de simples problèmes locaux plutôt qu’à des manifestations des inégalités structurelles à grande échelle. Elles y ont par conséquent proposé des solutions insuffisantes, comme le renforcement des liens sociaux et la promotion de la participation communautaire. Depuis octobre 2020, grâce à une bourse postdoctorale, Dr. Pattison s’est concentré sur la publication de ces constats et sur l’élaboration d’un projet de recherche consacré à la Shirebrook post-Brexit. Ce projet aura pour but de déterminer en quoi le changement des règles d’immigration entraîne un tarissement du flux de travailleurs migrants sur lesquels comptait le plus gros employeur de la ville, et ne fait qu’exacerber les problèmes plutôt que de les régler.