James Pattison est titulaire d’une bourse Leverhulme de début de carrière à l’école des sciences sociales et politiques de l’université de Lincoln, où il était auparavant chargé de cours en sociologie. Auparavant, il a été chercheur postdoctoral ESRC à l’université de Manchester. Il a également travaillé comme chargé d’enseignement en sociologie à l’université de Nottingham, où il a obtenu son doctorat.

Il est ethnographe urbain et se concentre sur les petites villes périphériques. Ses recherches portent essentiellement sur la race, la classe, la migration et leurs relations mutuelles ; les processus urbains, en particulier la désindustrialisation, la stigmatisation territoriale, le déclin et la régénération ; et la sociologie du travail et de l’emploi. Ses recherches ont été financées par l’Economic and Social Research Council et le Leverhulme Trust, et ont été publiées dans des revues telles que The British Journal of Sociology, EPA : Economy and Space, et Antipode.

En 2023, il a entamé une bourse de recherche Leverhulme de trois ans intitulée « Early Career Fellowship » : Legacies of Empire : Race, Class and Migration at the English Seaside. Il s’agit d’une étude ethnographique d’une ville balnéaire du Lincolnshire, qui vise à faire avancer les débats académiques sur la classe, la race, la migration et le lieu dans des contextes semi-urbains négligés. Le projet explorera les subjectivités politiques contemporaines dans le contexte des changements à long terme du statut symbolique, social et matériel des villes balnéaires anglaises et de leur place dans l’identité nationale et impériale de l’imaginaire populaire.


Énoncé de projet : 

« Left behind? Precarity, stigma and migration in a post-industrial colliery town » (laissés de côté? Précarité, stigmatisation et migrations dans une ville houillère postindustrielle) 

Au cours de la dernière décennie, les villes houillères postindustrielles de la Grande-Bretagne ont été au cœur du débat populaire et politique. Cela a été tout particulièrement le cas dans le contexte du Brexit, ainsi qu’à l’occasion des élections de 2019 marquées par la conquête par les conservateurs de sièges longtemps détenus par les travaillistes. Les travailleurs des villes précitées sont souvent qualifiés de « laissées de côté », mais cela ne fait tacitement référence qu’à une tranche étroite de la classe ouvrière, composée de Britanniques de race blanche. Cela fait oublier à quel point les inégalités structurelles associées au fait d’être « laissés de côté » touchent également les migrants et les minorités ethniques. Cette référence tacite véhicule au fond la perception voulant que les travailleurs britanniques blancs soient les premières victimes de la restructuration néo-libérale. Dans le cadre de son doctorat, il a employé une approche ethnographique fondée sur de multiples méthodes pour étudier les classes, les races et les migrations au sein de lancienne petite ville houillère relativement isolée de Shirebrook, dans le Derbyshire au Royaume-Uni. Une partie du travail de revitalisation destiné à compenser les conséquences de la fermeture de la mine de charbon a consisté à relocaliser à Shirebrook un entrepôt de distribution dun grand détaillant darticles de sport. Cette relocalisation a suscité des controverses qui ont fait grand bruit à propos des piètres conditions de travail de la main-d’œuvre de lentrepôt en question, majoritairement composée de migrants venus dEurope de lEst. Le gouvernement central et les autorités locales ont de manière complice présenté l’immigration comme la cause principale des problèmes sociaux de Shirebrook, fermant les yeux sur les problèmes structurels comme le travail précaire et la pauvreté. De même, les autorités locales ont assimilé les problèmes de Shirebrook à de simples problèmes locaux plutôt qu’à des manifestations des inégalités structurelles à grande échelle. Elles y ont par conséquent proposé des solutions insuffisantes, comme le renforcement des liens sociaux et la promotion de la participation communautaire. Depuis octobre 2020, grâce à une bourse postdoctorale, Dr. Pattison s’est concentré sur la publication de ces constats et sur l’élaboration dun projet de recherche consacré à la Shirebrook post-Brexit. Ce projet aura pour but de déterminer en quoi le changement des règles dimmigration entraîne un tarissement du flux de travailleurs migrants sur lesquels comptait le plus gros employeur de la ville, et ne fait quexacerber les problèmes plutôt que de les régler.