Laurence Hamel-Roy est candidate au doctorat en humanities au Center for Interdisciplinary studies in Society and Culture (CISC) de l’Université Concordia. Dans son projet de thèse, elle étudie, à partir d’une perspective féministe, les impacts de la néolibéralisation de la politique de main-d’œuvre québécoise et de la dérégulation des relations de travail dans l’industrie de la construction sur les trajectoires professionnelles des travailleur·euse·s de l’industrie. Ce projet d’histoire orale s’inscrit dans la continuité des réflexions sociologiques qu’elle mène depuis sa maitrise sur la relation entre la transformation de l’État, la déstructuration de l’emploi, les segmentations des marchés du travail et les divisions genrées et racisées du travail.    

Laurence Hamel-Roy est membre du Groupe de recherche interuniversitaire et interdisciplinaire sur l’emploi, la pauvreté et la protection sociale (GIREPS) au sein duquel elle contribue notamment au projet « La recherche engagée sur le terrain du travail précaire et faiblement rémunéré ». Elle collabore aussi régulièrement avec Action travail des femmes (ATF), un organisme communautaire québécois de défense des droits des femmes au travail sur des dossiers de recherche et de formation en matière de discrimination systémique et de harcèlement sexiste et sexuel. 

 

Bâtir Montréal de pères en fil·le·s: la reproduction de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction au prisme des luttes pour l’égalité en emploi 

Mon projet de doctorat s’inscrit en continuité des travaux que je mène depuis 2016 avec Action travail des femmes (ATF) sur le maintien des femmes dans l’industrie de la construction au Québec. En portant un regard rétrospectif sur l’impact de la néolibéralisation de la politique de main-d’œuvre et de la dérégulation des relations de travail dans le secteur de la construction sur les trajectoires professionnelles des travailleur·euse·s, ce projet d’histoire orale a pour objectif de comprendre comment la restructuration des marchés du travail qui découle de la désindustrialisation de l’économie québécoise a contribué à maintenir l’homogénéité de la main-d’œuvre dans le secteur, et, incidemment, au renouvellement des divisions genrées et racisées de la classe ouvrière. Ancré dans ma pratique de recherche communautaire, ce projet a pour ambition de contribuer à l’avancement des luttes pour l’accès à l’égalité en emploi qui sont menées depuis le début des années 1990 dans le secteur.