Dans son dernier ouvrage intitulé Silencing the Sewing Machines, Work loss experiences and the collapse of the factory (publié en slovène en 2021), qui s’appuie sur la fermeture de l’usine de confection Mura en Slovénie (2009), elle s’est principalement intéressée aux expériences émotionnelles et physiques liées à la désindustrialisation et à leur mauvaise interprétation par les responsables politiques et le grand public. Cette étude, basée sur des entretiens ethnographiques avec divers ouvriers de production, d’autres employés, des médecins et quelques autres acteurs locaux, l’a incitée à approfondir ses recherches sur les expériences passées sous silence de la désindustrialisation. Elle se concentre sur les expériences émotionnelles et physiques, en particulier celles liées au corps et aux traumatismes. Le silence est compris comme un traumatisme non traité, résultat d’expériences refoulées et individualisées. En plus de collecter et d’explorer des entretiens et des représentations des travailleurs industriels dans les médias, la littérature, l’art et les musées, elle vise à créer un espace pour une articulation plus poussée des expériences des travailleurs industriels en reliant les expériences individuelles aux changements structurels et en reconnaissant la dépossession des travailleurs industriels.

Sa participation au programme d’histoire politique de l’Institut d’histoire contemporaine lui permet de contextualiser historiquement la dépossession des travailleurs industriels et la structure industrielle du sentiment liée au genre. Elle examine le rôle des travailleurs industriels et des femmes dans les visions de la démocratie socialiste en Yougoslavie, leurs expériences d’autogestion, leurs revendications lors des grèves de la fin des années 1980, l’évolution du rôle des syndicats dans les dernières années du socialisme et leur rôle, ainsi que la place du travail industriel dans le nouvel État. Elle participe également à l’action Cost Slow memory, Transformation of Work, où elle collabore à des entretiens avec des syndicats, leurs expériences de la désindustrialisation, de la solidarité et du syndicalisme.

Ethnographies of silence(s) est un projet collaboratif (https://fhs.upr.si/etnografija-tisine-ethnography-of-silences/ ) entre différents chercheurs et institutions qui se concentre sur les histoires, les récits et les expériences passés sous silence de différents groupes sociaux, nationaux et ethniques et vise à remettre en question le cadre méthodologique et interprétatif de l’étude du silence.