Genre, famille et désindustrialisation

L’initiative intitulée Gender, Family and Deindustrialization (Genre, famille et désindustrialisation) examine les dimensions genrées de la désindustrialisation et ses héritages transgénérationnels. Dans les études sur la désindustrialisation, les fermetures d’usines sont souvent considérées du point de vue des menaces à la masculinité ou de la remise en question de celle-ci occasionnées par l’expérience de la perte d’emploi, mais aussi du point de vue de l’érosion des liens sociaux et des espaces collectifs associés au monde du travail. À l’inverse, les femmes ne sont apparues qu’en marge de la littérature sur la désindustrialisation, parfois en tant qu’épouses et mères, mais aussi de plus en plus en tant que travailleuses déplacées à part entière. Cette initiative vise à adopter un nouvel ordre du jour dans ce domaine de recherche en mettant l’accent sur le lien existant entre la famille, le genre et le travail (rémunéré ou non), et en instaurant un dialogue productif reliant l’histoire de la désindustrialisation à celles de la jeunesse, du corps, de la santé, du foyer et du travail de soins. En adoptant un point de vue comparatif et transnational, cette initiative vise à répondre aux questions de recherche suivantes : quelles ont été les incidences du chômage, des transitions professionnelles et de l’évolution des possibilités d’emploi sur les identités et les relations de genre dans le contexte de la désindustrialisation? De quelle façon et dans quelle mesure la vie familiale, les relations et les rôles selon le genre évoluent-ils dans ce contexte? En quoi les notions de classe et de genre s’entremêlent-elles aux expériences et récits de désindustrialisation et en quoi cela peut-il éclairer notre réflexion dans l’ensemble des initiatives thématiques?